Monter la dune jusqu’à son sommet tout en arrondi, puis plonger vers la mer du moins du regard. Le champ visuel s’agrandi et on découvre le ciel, la mer, le sable, des couleurs différentes bien délimitées en apparence, mais ces frontières vont s’effacer si on marche vers elles. Quotidiennement je fais cette expérience, je vis dans les Landes au pied de la dune.
Un ami artiste peint des carrés, des rectangles en couleurs, c’est toujours une expérience nouvelle devant ces tableaux, mêlant énigmatique et proximité. Quand je lui demande : alors tu peux m’en dire un peu plus sur ce que je vois, tu peux m’éclairer un peu ? Il répond c’est la forêt, la mer, la dune, le sable, l’horizon, le soleil. J’aurais pu m’en douter, il vit comme moi au pied de la dune et lui peut restituer ce que l’on voit quotidiennement.
Pourquoi des formes géométriques totalement différenciées arrivent à restituer cette impression de fondue enchaînée du paysage que forme les plages landaises ?
Devant un tableau censé rassembler la mémoire visuelle d’un coucher de soleil. Il me dit : « je fixe un coin du tableau, un carré de couleur plus clair et les autres détails apparaissent comme une continuité, c’est une porte d entrée du tableau. Mais on peut faire l’expérience inverse partir de l’ensemble et revenir au détail. Ce va-et-vient notre vision le fait tout le temps, pour mieux reconstituer un paysage. » Antoine pour représenter le réel peint des formes géométriques, les assemble leur donne des couleurs, je ne sais pas dans quel ordre.
Sait-il que l’on rentre dans ses tableaux comme quand on monte la dune pour aller voir la mer inlassablement ?